Trop intelligent pour être heureux

La découverte de la précocité de mon fils m'a amené à me documenter sur le sujet, sujet qui reste méconnu et même souvent tabou. Je vous propose donc un livre que j'ai apprécié.


Trop intelligent pour être heureux. L'adulte surdoué

Auteur : Jeanne Siaud-Facchin

Editeur : Odile Jacob

ISBN : 9782738120878

Quatrième de couverture :

Et si l'extrême intelligence créait une sensibilité exacerbée ? Et si elle pouvait aussi fragiliser et parfois faire souffrir ?. Être surdoué est une richesse. Mais c'est aussi une différence qui peut susciter un sentiment de décalage, une impression de ne jamais être vraiment à sa place. Comment savoir si on est surdoué ? Comment alors mieux réussir sa vie ? Comment aller au bout de ses ressources ?. Ce livre permet de mieux comprendre et de réapprivoiser sa personnalité. Pour se sentir mieux avec soi et avec les autres, pour se réaliser enfin.

Mon avis :

J'ai beaucoup apprécié ce livre, car il met en lumière une difficulté qui était occultée. L'intelligence n'est pas uniquement une chance, un potentiel positif, mais peut devenir un véritable fardeau. Ce fardeau s'exprime à travers une grande lucidité et une hypersensibilité qui rendent la vie bien plus difficile et compliquée. Le surdoué n'est pas uniquement pourvu d'une grande intelligence (ou plutôt devrait-on dire une intelligence spécifique, différente), mais aussi et surtout d'un grand coeur, d'une grande sensibilité. Cette hyper-émotivité peut être difficile à vivre, car des situations quotidiennes banales peuvent prendre une tournure angoissante. De plus, avoir une pensée qui ne cesse de fonctionner, voir des détails que les autres ne voient pas forcément tout de suite, épuisent. Bien au-delà des clichés habituels, l'auteur de ce livre remet les pendules à l'heure et évoque le sujet avec précision et grande justesse. Jeanne Siaud-Facchin explique très bien aussi qu'avoir une intelligence hors-norme n'est pas forcément synonyme de réussite sociale et scolaire. Le titre du livre est donc bien évocateur, à savoir que trop d'intelligence peut nuire au bonheur, sauf si la personne est capable de reconnaître sa spécificité, et le plus tôt est le mieux, et apprend à l'apprivoiser. Alors en composant avec sa spécificité, le sourdoué peut s'épanouir. Mais le chemin est semé de beaucoup d'embûches. Un livre excellent, à lire absolument pour les personnes qui s'intéressent au sujet et s'interrogent sur leur propre fonctionnement.

Tu l'as lu quand ?!

Il me semble que j'en avais parlé sur le précédent forum car ce livre m'a beaucoup marquée (suivi d'un autre "petit guide à l'usage des gens intellignets qui ne se trouvent pas très doués" de Beatrice Millêtre).

Je ne vois par contre pas bien quoi ajouter à ton analyse du livre !

Je peux juste évoquer l'inpact qu'il a eu sur moi, à savoir un choc émotionnel fort et un soulagement de mieux comprendre certaines choses dans le fonctionnement des personnes concernées.
Je me sers parfois de ses bases pour expliquer mon fonctionnement afin d'optimiser certaines relations qui ont bénéfice à entendre de quoi j'ai besoin pour donner le meilleur (mais je ne donne pas mes sources, ça ferait vantarde alors que ce n'est pas le propos et qu'il n'y a pas de quoi d'ailleurs !).

Pour résumer, ça fait partie des éléments clé sur mon chemin pour mieux comprendre mes différences et mieux me positionner face à elles afin de m'intégrer un peu plus aux autres au lieu de m'en préserver à tout prix !!!

Ce qui m'a marquée aussi particulièrement, c'est le rapport à la scolarité... un enfer terne pour moi !!! Si nous avions su, et pu, j'aurais peut-etre pu moins gacher ce passage et m'épargner bien des galeres par la suite. Mais mon chemin fut autre, il vaut son lot d'expériences aussi mais si ceux qui savent, ceux qui peuvent détecter peuvent aussi aider et adapter leur accompagnement aux enfants d'aujourd'hui, je dis que c'est ça de gagné !

Je l'ai lu en début d'année. Et comme toi, il a eu un fort impact sur moi-même. J'avoue avoir été assez troublé et déstabilisé pendant un certain temps, provoquant une réelle remise en question.

J'avais appelé pour prendre un rdv (j'avais besoin d'aide). Le délai d'attente etait tellement enorme que j'ai paniqué sur le coup (!) et la personne m'a expliquée que ça faisait souvent ça, alors que ce délai pouvait laisser emerger des choses le temps de digérer ces informations... elle avait raison !
Et je n'ai pas pris rdv du coup (maintenant c'est la thyroide mon lightmotiv !!).

Ca va donc dans le sens de ce que tu dis là

Je ne connais pas grand chose au sujet mais je me suis demandé récemment si le "problème" ne venait pas tant d'un excès d'intelligence créant un excès de sensibilité, que de l'inverse. Cette sensibilité exacerbée stimulant en effet des mécanismes de défense, d'anticipation, et de manière générale une vision plus large des événements, difficiles à gérer notamment pour l'enfant.
Quelques faits pourraient le corroborer:
- il a été prouvé par exemple que les enfants qui apprennent la musique ont un QI plus développé que les autres.
- avec ma fille, cela m'apparaît comme une évidence que la manière dont je lui parle a une portée beaucoup plus puissante que ce que je dis
- le peuple juif est souvent décrit comme très intelligent. Récemment, dans une revue très sérieuse, et qui a provoqué le scandale, on s'est amusé à calculer de QI des différentes ethnies sur terre (je n'entrerai pas ici dans le débat "quelle est la vraie valeur du QI"). Il est apparu que la moyenne du plus fort QI appartenait aux juifs (ashkénazes), derrière les chinois je crois.
Au delà de cette étude certes contestable, il me semble qu'on ne peut nier que ce peuple, persécuté et meurtri à travers les siècles, a dû à chaque époque trouver des solutions adaptées pour sa survie, par exemple lorsqu'il lui était interdit d'exercer les métiers de son choix (excepté le prêt, considéré comme trop impur pour les Chrétiens) ou lorsqu'il devait fuir les pogroms à venir.

En fait, d'après l'auteur du livre, le surdoué pense d'abord avec son coeur. Aussi bizarre que ça puisse paraitre. En effet, on imagine le surdoué comme un intellectuel froid. Ca peut arriver lorsque la personne met en place un mécanisme de défense afin de nier ses émotions. L'auteur en parle aussi. Mais ce qu'elle explique bien, c'est que l'enfant surdoué et plus tard l'adulte qu'il sera aussi, vit les émotions beaucoup plus intensément que les autres. Comme si tout était décuplé. Je ne sais pas vraiment à quoi c'est dû. Je sais juste que dans ma vie, j'ai vécu des moments très pénibles liés à cette hypersensibilité et il m'a fallu des années pour commencer à l'apprivoiser.

Je pense que le sujet sur l'intelligence est sujet assez tabou et de toute façon complexe. L'intelligence est difficile à cernée et à définir. Dans notre société, on confond souvent intelligence avec réussite, érudition, etc. Or, l'intelligence peut se manifester même chez quelqu'un qui n'a que peu de culture et de connaissance. De plus, la réussite scolaire est liée à l'intelligence, alors qu'au final ce n'est pas le cas. L'école demande souvent des choses très bêtes et pour un enfant surdoué, ça provoque un vrai bug dans sa tête, car il ne comprend pas comment on peut demander des choses bêtes. Puis après, il a aussi tout un problème avec l'implicite. Un exemple donné dans le livre :

La maitresse pose la questions suivante à un test : que pensez-vous de l'évolution humainte ? (ceci implique que l'élève ressorte la leçon sur l'évolution de l'homme à travers les âges)
Dans la classe, un enfant précoce répond sur sa copie : je pense que l'homme a bien évolué.
Sur ce, la maîtresse, voyant ça, le traite d'insolent, convoque les parents pour leur dire à quel point leur enfant est éffronté. Alors qu'en fait, il n'a que strictement répondu à la question : que pensez-vous ? Je pense que.
L'enfant se fait réprimer, ne comprend pas ce qu'il a pu mal faire.

Pour revenir à ce que tu évoques Pascal. Est-ce que les événements, l'environnement, peuvent stimuler l'intelligence ? Je ne sais pas. J'aurais tendance à dire que pour s'adapter, il faut en effet faire preuve d'une certaine intelligence. Mais je crois que ça dépend aussi de beaucoup de choses liées aux individus, comme le caractère. Puis, dans un groupe, il y a aussi à tenir compte de la cohésion entre les membres, la culture, etc.

Sinon, d'après l'auteur de ce livre, 5% de la population se situerait dans un QI entre 125 et 130, et 2% au-dessus de 130. Ce qui fait en moyenne quand même un enfant par classe et par génération. Mais dans l'éducation nationale, malgré une circulaire qui leur demande d'en tenir, les enseignants méconnaissent le sujet et dans la grande majorité des cas, n'en tiennent pas compte.

Je dépoussière un peu le forum. Je viens de lire aujourd'hui un article dans un magazine de santé que la précocité, ou plutôt l'intelligence spécifique, a été démontré par IRM. Grâce aux neurosciences, les chercheurs ont pu voir ce qui se passe dans le cerveau d'une personne présentant cette spécificité. La transmission des informations se fait plus vite que la normale et se diffuse dans tout le cerveau.
De plus, l'hypersensibilité de ces personnes provient aussi d'une cause physiologique. L'hypophyse serait plus développée, si je me souviens bien. (je n'ai pas l'article sous la main)

En tout cas, tout ceci montre que parler d'intelligence spécifique n'est pas une idée inventée par les psy, mais bien une réalité physiologique. Ca donne du poids dans le travail de reconnaissance qui reste à faire pour pouvoir encadrer pleinement tous ces enfants précoces en souffrance. J'ai bien aimé aussi le témoignage d'une maman, qui explique que lorsqu'elle parle de précocité au corps enseignant, l'enfant est tout de suite catalogué comme enfant à problèmes, et que lorsqu'elle parle à la famille ou aux proches, ils pensent qu'elle prend la grosse tête. Ca rejoint tout à fait mon vécu avec mon fils, où je me rends compte qu'il est difficile d'en parler, car toujours mal compris.

l'hypophyse est ce que c'est la bosse qui se trouve près à l'emplacement du troisième œil des hindous, sur le front? si c'est ça je crois avoir lu, souvenir vague et dont je ne sais pas si la source était fiable ou pas... que c'est aussi là que siègerais les "connexion" avec l'Au-delà. et que ce serait pour ça que les hindous mettrait un point à cet endroit... les personnes sensibles à ces "connexions" aurait une zone plus développée... mais c'est peut être une grosse bêtise...

Mea culpa, je me suis trompé, il s'agit en fait de l'amygdale qui est particulièrement sensible. Ca m'apprendra à écrire à une heure du matin sans relire l'article. Par contre, je ne sais pas où ça se situe dans le cerveau.

dommage pour la coïncidence... et moi qui m'en faisait tout un délire...

Yog a écrit:Je dépoussière un peu le forum. Je viens de lire aujourd'hui un article dans un magazine de santé que la précocité, ou plutôt l'intelligence spécifique, a été démontré par IRM. Grâce aux neurosciences, les chercheurs ont pu voir ce qui se passe dans le cerveau d'une personne présentant cette spécificité. La transmission des informations se fait plus vite que la normale et se diffuse dans tout le cerveau.
De plus, l'hypersensibilité de ces personnes provient aussi d'une cause physiologique. L'hypophyse serait plus développée, si je me souviens bien. (je n'ai pas l'article sous la main)

Bonjour Yog,

Pourrais-tu m'envoyer le scan de cet article stp?
Je suis curieuse de le lire aussi. Je me demandais si l'hypophyse était plus développée pouvait être liée à la douance. Malheureusement ce n'était pas le cas (d'après le message suivant)... Fausse piste. :-(

Merci

Bonjour et bienvenue sur le forum.

Malheureusement, le sujet datant d'il y a trois ans, je n'ai plus en ma possession l'article en question, sinon je me serais fait un plaisir de te l'envoyer. Désolé.